Régis Marzin, Photographies, 1994-2005
Dernière mise à jour: 5 juin 2005

L'acuité est un accélérateur de préemption. Un processus itératif de pensées convergentes et divergentes alternées induit une dialectique. La soif de connaissance reflète et accompagne la satisfaction réitérée du passage d'un désir indéfini à un désir défini. La nécessité de conserver dans des rêves et des fantasmes une part d'indéfini non soumise à une part de défini mène à la contradiction de devoir vouer un culte à l'apparence tout en la refusant, la dénigrant et l'haïssant d'autant plus. Entre désir et mépris, toute matière n'est pas bonne à saisir. La photographie, en retenant le temps, fixe la distance où s'équilibre la perception de l'avantage et la perception de l'inconvénient d'approcher pour toucher et connaître. Le rejet de l'ennui, la soif de connaissance, le choix de focalisation rejoignent la timidité, la peur de l'autre et de soi, la précaution de garder du secret. La vision se précise jusqu'à devenir trop détaillée pour être compatible à la compréhension ou à la mémoire. Soudain, la lucidité est insupportable si elle s'oppose à un nouveau futur désir. Le mystère protège, et il exprime une accommodation à la poésie dans la soif de la connaissance et face à l'angoisse de la perte du désir. Soudain, la sensibilité de l'œil vire au handicap. Le jeu des hormones mêlées a signalé la rupture dans l'acte et un équilibre disponible. Le geste du report de la mémoire sur le négatif marque l'acceptation du transfert du désir au palliatif de la connaissance et l'assentiment de la consommation des hormones responsables. La recherche photographique obstinée et passionnée peut donner l'illusion d'être un combat contre l'écoulement du temps, par la création de marques successives laissant sur son erre un balisage de petits cailloux blancs qui sauvegardera l'espoir d'un retour à l'origine, mais elle peut être bien plus que cela. L'histoire se ressent comme une suite dysharmonique de progressions et de régressions, d'assouvissements et de frustrations. Si la contradiction du désir et du mépris pour la matière mène au jeu de la confrontation entre sacralisation ironique de l'objet et destruction compensatrice de l'image, la recherche photographique renvoie à la violence du doute sur la réalité d'un paradis perdu. Sa mise en œuvre dans l'art répond simplement socialement au besoin d'une diffusion. Quand la force des désirs libère le langage et isole aussitôt l'original en conséquence, la probabilité de rencontre pour procréer diminuée conduit, pour créer, l'individu excédé à la nécessité de la diffusion puis à la résignation devant la perte de la valeur de la transmission, la compromission et l'autodestruction partielle du sens. Une loi statistique maligne d'origine plus sociologique qu'autre chose relie l'énergie de création à la nécessité de procréation, mais l'assimilation du questionnement sur l'origine, le confort d'une succession d'équilibre de réponses partielles, devenus réflexes, maintiennent l'illusion d'une nécessité vitale de créer jusqu'au prochain bouleversement insolite. Le mystère persiste, s'épaissit quelque soit la volonté et le courage pour s'en extraire.

Régis Marzin, jeudi 29 juillet 2004, texte écrit pour les expositions 'Elucubrations esthétiques contre l'ennui et pour une lutte symbolique'.

J'écoute le silence entre tes mots. Dans le creux entre deux regards, entre deux mouvements, je cherche. Je pense au vide des erres. Je m'occupe ainsi. A chaque temps, chaque pas, j'attends la vague. Je devine ou pas. Dans la rue aussi, devant l'inconnu aussi, tout le temps ou presque, dès que l'ennui me prend, souvent, toujours un peu. Dans ce mouvement perpétuel, je me protège de l'accumulation instantanée détaillée, bloquant, filtrant, déviant, classant. Je ne cligne pas. Je refuse par défaut. Ma curiosité a une profondeur. La sensibilité a une limite, au maximum de la vitesse du refus automatique pour ne pas être emporté par le flux des perceptions inutiles et vaines. La sensibilité s'annihile parce que la réalité n'est plus acceptée. Entre ennui et sensation d'agressivité, je me résigne à laisser filer. Le temps, trop découpé, m'échappe et je l'ignore. Au-delà d'un seuil flou, la matière n'est plus discriminante. Plus loin, les gestes ne sont plus discriminants. Au-delà d'autres seuils flous, le brouillage du rejet enveloppe encore les faits, les paroles, les histoires, repousse vers l'abstraction. L'acuité, accélératrice de préemptions, devient inutile. Probablement, aucune possibilité de choix entre plusieurs hypothèses suffisamment vivaces ou vivifiantes, nettes ou mystérieuses, ne se présente dans des périodes de longueur fonction du seuil au-delà duquel je vis. Dans l'attente, entre impatience et angoisse, quand bien même un objet de désir apparaîtrait, il s'efface devant la compréhension latente de l'incompatibilité des rythmes. Une distance s'impose. Les outils de recherche se sont perfectionnés vainement, monopolisant en temps l'esprit qui boucle, entre mémoire, logique et réalité insatisfaisante. Autrefois, le silence a développé l'acuité mais depuis longtemps maintenant celle-ci détermine le silence. La musique des autres me ramène aux temps ou je nageais sans soucis, et je tape encore sur mon tambour sans soucis de l'autre. Je me demande quand cette quête a commencé. Un matin, un rêve m'a réveillé face à un souvenir métaphorique d'il y a trente-trois ans, au-delà d'un déménagement précoce. J'ai retrouvé des images d'une pomme, faites il y a dix ans dans les premières photographies.

Régis Marzin, jeudi 2 juin 2005, texte écrit pour l'exposition 'La pomme qui, perdue, fit de moi un être sans voix'

Galerie 1: Portraits Galerie 2: De l'ennui Galerie 3 : Autres thèmes 1994 à 1999: Thésée Vous ! Nov. 2000 : 4 couleurs Me contacter

 

Toutes les superpositions sont faites à la prise de vue sur appareil photo argentique.

  Galerie 1: Portraits surréalistes
     
 

Portraits surréalistes

Bock de Bohème, Paris 14

1998

Portaits couleurs en superposition à la prise de vue

Le Vrai Paris, Paris 14

Septembre 2002

 
     


 
 

'Le vélo qui cache la forêt'

Le Pataquès, Paris 20

Novembre 2002

Portraits surréalistes

Le Magique, Paris 14

Janvier 2003

 
       

 
       

 
  Galerie 2: Elucubrations esthétiques contre l'ennui et pour une lutte symbolique
     
 

Expo au Pataquès, 8 rue Jouye-Rouve à Belleville, Paris 20e, M° Pyrénénées

'Un rocher et des pavés pour la lune'

Du 28 octobre au 15 novembre 2004 (sauf mardi)

Vernissage le jeudi 28.

Expo à la Milonga, 280 av Victor Hugo, Fontenay-ss-bois, RER Val de Fontenay + 10mn

'La pomme qui, perdue, fit de moi un être sans voix'

Du 1er au 30 juin 2005

Vernissage le 2 juin,

 
   

 



 
 

Expo au Magique, 42 rue de Gergovie, Paris 14e, M° Pernety, tous les jours sauf lundi et mardi de 20h à 2h.

'Elucubrations esthétiques contre l'ennui et pour une lutte symbolique'

Du 24 novembre au 24 décembre vernissage vendredi 26

Autres expositions à suivre...
 
     

   
           
  Galerie 3: Autres thèmes
     
 

1993, Débuts solitaires

Caddies (Errance d'un caddy)

Au Petit Roi de la Lune, Paris 14

1996

 
     


 
 

Esthétique de la lutte contre l'ennui

Rien de concret pour l'instant.

2000, 2001, ...

En chantier? à la dérive?

Esthétique de la lutte?

2004

 
     

   
 

Ca me travaille, l'espace ou quoi, l'air?! de l'air!

A suivre ...

2004, 2005...

     
           

Petite histoire du photographe

Le photographe, c'est moi. Je suis né en 1969 à l'envers. En Bretagne, dans le Finistère nord ou j'habite, je suis rapidement très curieux, impatient et victime de l'ennui mais je ne le sais pas encore. Je passe mon temps dans les livres, tellement que j'en oublie d'être adolescent. Je suis aussi très joueur jusqu'au jour où mon frère ainé, compagnon de jeu et peintre malheureux, se suicide. Alors, j'ai 21 ans. Un peu plus tard, je deviens aussi ingénieur et je m'installe à Paris. La ville me plaît, puis me déplaît, puis me plaît à nouveau. Ce sont les personnes que j'aime qui me plaisent, je les photographie. Je commence la photo vers 1993 pour passer le temps. Je me prends vraiment au jeu vers 1997, 1998 quand je commence à exposer timidement. Merci à tous les ami/e/s qui se sont laissé/e/s piégé/e/s dans le réflex, parfois jusqu'à être accroché/e/s aux murs. La photographie accompagne ma vie de tous les jours en dehors de mon travail salarié. Au milieu des photos souvenirs, il y a beaucoup de n'importe quoi et quelques images intéressantes qui seront sélectionnées, agrandies, encadrées, exposées...

Remerciements

Aux peintres passés et présents. A tous les groupes de rock libres et aux musiciens en général. A Marc. A tous ceux/celles qui ont posé devant mon appareil pendant une rencontre entre ami/e/s ou familiale. A tous les modèles, ceux/celles croisé/e/s par hasard, aux inconnu/e/s compréhensif/ve/s devant mon vice. Grand merci à Rébec'. Merci à mon frère Vianney, à Khaldoun, à Lili, à Philippe dit Woody, à Lida, à Anne-Françoise, à Natacha du groupe Trivia pour l'inspiration, à Fabienne, à Camille, à Ceb, à Seb, à Delphine, à mes nièces Nolwenn et Morgane, à My-Hanh, à Evelyne, à Bastien, à ma mère, et j'en passe, à la mer, au soleil...

Quelques liens:

Joël Cubas, mon ami, voisin et artiste photographe
C-Bastien, mon ami Ceb', photosculpteur à ses heures
Marc Upson, mon ami, musicien, artiste photographe, tireur professionnel
Daniel Maunoury, mon ami et photographe reporter

La Friche de la demoiselle à St-Ouen, lieu défendu par des amis
La Pension de Famille Bauer-Thermopyle-Plaisance, un projet de mon quartier
Pour un centre culturel, artistique, associatif à la Chaufferie de l'hôpital Broussais... un jour peut-être!
Ude!, une association de quartier à Pernety Plaisance à Paris
Collectif Redessinons Broussais, pour un aménagement concerté avec les habitants de l'ex-hôpital Broussais
Philippe Chamont de l'Association de Loisirs, de Rencontres, et d'Education pour les Enfants et adolescents Précoces

Feu le café Le Vrai Paris, qui était tenu par mes amis Nadia et Ali jusqu'en août 2004, au 60 rue Didot, M° Plaisance à Paris
Le bar le Pataquès, de mon ami Samir, au 8 rue Jouye-Rouve à Belleville
Le bar cabaret concert de mon amie Martine, le Magique, près de chez moi, 42 rue de Gergovie, M° Pernety, tous les jours sauf lundi mardi de 20h à 2h.
Le bar culturel, resto latino la Milonga, 280 av Victor Hugo, Fontenay-ss-bois, RER Val de Fontenay + 10mn
 
Le Pince Oreilles, réseau des salles de concerts de Seine-et-Marne
Gameness, émocore, Seine-et-Marne, Insolite, rap, Paris
Lofofora, hardcore sans Farid, Les Thugs, groupe de punk-rock phare des années 90
Sonic Youth, meilleur groupe du monde!

Quelques sites découverts en août 2004: www.desordre.net,
les photographes Gisèle Didi, Martial Verdier, Louise Merzeau, Ollivier Roller, Alexis Cordesse.
 
 
Galerie 1: Portraits Galerie 2: De l'ennui Galerie 3 : Autres thèmes 1994 à 1999: Thésée Vous ! Nov. 2000 : 4 couleurs Me contacter

© Copyright Régis Marzin, Août 2004, Toutes photograhies: © Copyright Régis Marzin, 1994 à 2004

Régis Marzin, Aubervilliers (Paris).